Ressources

Vous « éco » - construisez votre maison mais n'arrivez pas à porter les poutres de la charpente tout seul ...
Vous aimeriez « partager » vos connaissances pour enduire vos 100 m² de murs avec de la terre...
Cet article est là pour vous donner quelques conseils, quelques trucs éprouvés par nos soins, afin d'organiser au mieux un chantier bénévole.
Tout d'abord une petite précision pour être sûr de parler des mêmes choses : un chantier bénévole, ou chantier participatif, c'est un chantier où des gens (les bénévoles) viennent gratuitement donner un coup de main, apprendre, travailler sur votre construction, dans la bonne humeur et sans se sentir exploités, en échange de la nourriture et d'un endroit où poser leur tente.
Comment trouver des bénévoles :
Notre site propose justement un système de petites annonces pour rechercher des bénévoles pour votre chantier ou proposer vos services en éco-construction.
Penser aussi à faire fonctionner le bouche à oreille. Certains magazines diffusent des annonces papiers de ce type, notamment la revue Passerelle Eco (http://www.passerelleco.info/reseau-eco/) ou le magazine La Maison Ecologique (http://www.la-maison-ecologique.com )
Combien de bénévoles et pour combien de temps :
Ici, tout dépendra de votre niveau de compétences techniques pour encadrer plusieurs ateliers, de votre organisation, des besoins humains pour chaque étape de construction.
Certains se sentiront d'organiser deux mois consécutifs de chantier avec peu de bénévoles, d'autres préfèreront organiser une grosse semaine avec 60 personnes ...
Dans notre cas, en tant qu'association intervenant en accompagnement sur des chantiers bénévoles organisés par des particuliers en auto-construction, une semaine et demi de chantier semble être une durée correcte, la fatigue se faisant sentir si l'on continue plus longtemps sans pause.
Comment s'assurer au cas où :
Deux solutions pour assurer toute personne participant à votre chantier : soit vous posez directement la question à votre assureur, en lui expliquant clairement ce que vous organisez ... il vous fera alors un devis pour assurer votre chantier.
Soit vous passez par l'association de CASTORS la plus proche de chez vous. Créé en 1950 par des autoconstructeurs, les castors proposent des conseils en auto-construction (et de plus en plus en éco-construction) et permettent d'obtenir une assurance pour ce type de chantier participatif. Ci-après les liens vers les assos de castors :
- Les CASTORS de l'Ouest (des Charentes jusqu'en Normandie)
- Les CASTORS du Lot
- Les CASTORS d'Alsace
Mieux vaut prévenir que ...
On est jamais à l'abri d'un accident, mais on peut limiter pas mal les risques en investissant dans du matos de protection. Prévoir de nombreux casques anti-bruits, presque un par personne, surtout si on est amené à utiliser de l'électroportatif bruyant (disqueuse, scie circulaire) ou des tronçonneuses. On vous conseille vraiment les casques et non les boules quiès, si contraignantes à utiliser que finalement on ne les utilise pas. Avoir le réflexe de mettre un casque anti-bruit, c'est protéger ses oreilles mais aussi éviter d'être fatigué par le bruit en fin de journée.
On utilisera des lunettes de protection, notamment pour les usages suivants, particulièrement traîtres : taille de pierre, enduits ou mortier avec du ciment ou de la chaux, découpe à la scie circulaire ...
Les masques de protection classiques sont rarement efficaces très longtemps (difficulté à respirer). On pourra en acheter un ou deux de bonne qualité qui serviront entre autres pour : la manipulation de chaux sèche pour la confection de mortier ou d'enduits, le travail de démolition en milieu pas assez aéré, le ponçage de bois ...
Au niveau des gants, on vous conseille de prévoir une paire par personne de gants fins, appelés souvent gants de précision ou double peau, en fibre textile extensible recouverte d'une fine couche de caoutchouc sur les doigts et la paume. Ces gants ont l'avantage majeur de très peu gêner les mouvements, à tel point qu'on en vient à oublier qu'on les porte, ils permettent d'enfiler par dessus des gants plus spécifiques selon les usages. Et surtout ils évitent pleins de petits incidents : échardes, coupures (cutter, ciseau à bois), égratignures, ampoules ...
Après, selon les ateliers proposés, on prévoira des gants spécifiques, notamment des gants étanches pour toute manipulation de mortiers ou d'enduits.
Si votre chantier comporte des étapes en hauteur (charpente ...), on fera attention à limiter au maximum les passages en dessous de la zone périlleuse, par des bandes de chantier par exemple, où on équipera de casques de chantier les personnes devant nécessairement travailler en dessous. Sur notre dernier chantier de charpente, et malgré l'utilisation de ceintures portes-outils, les chutes d'objets n'étaient pas rares, marteaux, pièces de bois, vis ou même ciseaux à bois ...
Dans tous les cas, il sera nécessaire de disposer d'une trousse à pharmacie de base, avec entre autres choses des stéristrip, bien pratique pour maintenir une plaie fermé avant d'aller aux urgences et un tire-tique ...
Quelques repères de coûts :
Les coûts « humains » d'un chantier varient surtout au niveau de la nourriture. Des économies d'échelles sont réalisées, en cuisinant pour un plus grand nombre de personnes. Choisir de manger bio entraîne un surcoût non négligeable, fournir ou non de l'alcool aux bénévoles peut presque doubler le budget nourriture sur certains chantiers.
Pour exemple, sur un chantier associatif de rénovation, le budget nourriture pour une semaine de chantier et environ 50 bénévoles est de 1000 €, sans compter tout ce que les bénévoles apportent (légumes du jardin, confitures ...), et sans compter le budget alcool ... qui ne serait pas des plus négligeables.
Comment organiser le lieu :
Une erreur récurrente sur les chantiers où l'on est passé consiste à positionner le lieu où sont pris les repas trop près du lieu où dormir ... le soir, certains trainent à table, discutent, parlent fort et certaines personnes, au sommeil sensible, sont gênées par le bruit ... ce qui entraîne fatigue et mauvaise humeur. On essayera donc, autant que faire se peu, de bien séparer le lieu pour dormir du reste des espaces du chantier.
Dans le même style, en tant qu'organisateur d'un chantier, il est bon de conserver son espace personnel, de même qu'on veillera à se garder des temps pour soi, pour ne pas s'épuiser ni se sentir « envahi ».
Pour les sanitaires, il est facile et pratique de mettre en place des toilettes sèches pour la durée du chantier, et aménager un coin douche rapide : une palette en bois au sol, des canisses sur les côtés pour l'intimité, un seau d'eau ... ou même un tuyau d'arrosage chauffant son eau au soleil, le grand luxe ...
Le coin poubelle sera bien repéré, avec différents containers pour le recyclage.
Les chantiers étant souvent en extérieur, le mauvais temps peut attaquer assez vite le moral des bénévoles, on prendra donc des dispositions pour continuer à travailler : prévoir un endroit où travailler à l'abri, en tendant quelques bâches ... si le sol est vraiment détrempé et boueux, on peut y étaler de la paille, ou le couvrir d'une vieille moquette, histoire de ne pas avoir les pieds trempés et sales en continu.
Comment gérer le quotidien :
Cuisiner tous les repas pour les bénévoles peut représenter une tache d'intendance assez lourde. Il ne faut pas hésiter à déléguer, par exemple en laissant les bénévoles s'inscrire sur un planning ... ça ne peut que diversifier les saveurs ...
D'autres tâches sont facilement déléguables : vaisselle, achats de nourriture ou de matériaux, trajet à la gare pour aller chercher ou accompagner des bénévoles. Cela représente autant de temps en plus où vous serez vraiment disponible à votre chantier.
Sur le chantier :
Rappeler les règles de sécurité au début du chantier, et ne pas hésiter à les rappeler s'il le faut.
Chaque soir, veiller à réunir tous les outils éparpillés et à les ranger toujours aux mêmes endroits, ça évitera d'en perdre mais ça fera surtout gagner du temps pour les retrouver ...
A certains moments de la construction, à forte dose de stress, il sera intéressant de choisir au préalable une personne et une seule pour mener l'opération. Expliquons-nous : il arrive très souvent par exemple, lors du montage d'une charpente en l'air, que chacun ait son avis sur la manière de faire, et les discussions peuvent aller bon train, surtout si on y mêle une certaine dose d'égo ... il faut savoir, lors d'opérations dangereuses et fatiguantes (genre quand on doit bouger à plusieurs une poutre de 200 kg ...), se laisser guider par une personne et pas par dix avis contradictoires ...
L'association ARDHEIA met à votre disposition des machines à coudre industrielles pour tous vos projets de yourtes, tipis, zomes ... et autres structures de toiles.
La principale est une Pfaff 145, machine à triple entraînement prévue pour coudre sans soucis de la sangle, de la bâche et tous les tissus lourds. Elle est assez bruyante car le moteur tourne en continue mais elle est très puissante, après une prise en main un peu délicate mais gérable après quelques mètres de couture.
Les Conditions et Tarifs :
-Accompagnement : Lors du retrait de la machine, nous vous expliquerons l'utilisation de la machine et son entretien. Nous vous donnerons aussi des conseils de couture (type de couture, plan, tissus, fil) adapté à votre projet.
-Fournitures : La machine est accompagnée de son manuel, d'aiguilles de rechange, de canettes et d'huile de machine.
-Lieu : La machine est à venir retirer chez nous à Mautes, dans la CREUSE (23), puis à ramener à la fin de sa période d'utilisation.
-Disponibilité : Nous prêtons la machine pour une durée maximum de un mois, nous contacter (ardheia(arobase)gmail.com) avant pour connaître la disponibilité et réserver des dates.
-Tarifs :
Location : 50 € / semaine*
Caution : chèque de 300 €
* Le tarif de location est de seulement 25 € / semaine pour la réalisation d'une yourte escargoïdale !!!
Nous allons vous présenter quelques uns des « trucs » qu'on a expérimentés sur notre yourte, au niveau des accroches des toiles et des fenêtres ... quelques idées à creuser ... à adapter
Notre yourte est atypique, des fenêtres ouvrables en double-vitrage, montées sur des chassis en bois, forcément, ça pose des problèmes dans les murs en toile ...
On a donc confectionné la toile des murs en plusieurs morceaux indépendants. Certains sont suspendus à la corde qui maintient la tension de la yourte. Pour cela, on a, tous les 25 cm environ, rajouté des bouts de cordelette (drisse nylon 3 mm) pour pouvoir faire des nœuds autour de la corde de tension.
details des accroches
![]() |
Détail de la fixation de la cordelette |
Au niveau des montants des fenêtres, il était nécessaire de venir plaquer la toile extérieure le long des montants. Nous avons donc rajouté régulièrement, sur l'extérieur de la toile (et pas en intérieur parce que cela n'aurait pas plaqué la toile ...), des petits anneaux de ficelle permettant ensuite de plaquer la toile sur les montants.
|
![]() |
Avec un peu de recul c'est pas une méthode très adaptée, notamment si les ouvertures sont positionnées sur les côtés très exposés à la pluie et au vent ... l'eau pouvant s'infiltrer facilement.
Maintenant on a une technique beaucoup plus simple pour toute la toile de toit : on prévoit une hauteur de toile plus haute que celle des murs, d'au moins 40 cm, ce qui nous permet de faire un ourlet avec une corde (drisse de diamètre 6 ou 8 mm) en haut et en bas. Quand on pose la toile des murs, on vient donc serrer ces deux cordelettes, celle du haut au dessus des perches, au début du bas du toit, afin de maintenir les murs ... celle du bas sous le solivage, si la yourte est surélevée, pour éviter les infiltrations d'air et d'eau par le bas.
Et pour les fenêtres, on les découpe sur place, c'est plus simple que de calculer avant où elles vont tomber ... et on plaque la toile aux huisserie en venant la prendre en sandwich entre le montant de la fenêtre et un morceau de bois (on peux rajouter si l'on veut de la compribande ou un joint en caoutchouc pour assurer l'étanchéité à la pluie) que l'on visse au montant. C'est assez efficace et facilement démontable aussi.
Il a fallu, en dessous des fenêtres, incruster des gouttières (plaques métalliques rentrées en force dans un trait de scie circulaire ...) dans les montants afin d'éviter que l'eau qui ruisselle ne passe derrière la toile ...
Il est aussi possible d'intégrer dans la toile des fenêtres souples en bâche transparente (choisir de la bonne qualité, afin qu'elle ne jaunisse pas avec le temps ...). On fera alors bien attention à l'écoulement de l'eau au niveau des coutures, comme sur le dessin suivant où la fenêtre est cousue à l'intérieur sur la partie supérieure et à l'extérieur sur la partie basse.
Bien prévoir à l'avance dans quel ordre on va effectuer les coutures. Dans notre cas, avec la couture de type D, il est plus facile de remonter à l'envers le sens d'écoulement de l'eau ... c'est-à-dire de commencer par le bas du toit, cela évite de devoir faire trop de manipulation de toile et de passer trop de laizes sous le bras de la machine ...
En ce qui concerne le réglage de la longueur du point, les machines à coudre indiquent souvent la longueur du point en millimètres (faire des tests avant ...). Pour de la couture de toile lourde, un point entre 2,5 et 3,5 mm de long est adapté, plus petit, ça ferait trop de potentiels trous d'infiltrations d'eau sans pour autant améliorer la solidité de la couture. Pour les parties où il y a de la bache PVC, on choisira une grande longueur de point comme 4 mm, afin d'éviter de « prédécouper » la bache PVC en y faisant des trous trop rapprochés. Pour la toile intérieure, plus légère, on pourra utiliser un réglage plus court, d'environ 2 mm.
Astuce : pour de nombreux types de coutures, notamment pour la première étape de couture, il est très avantageux d'avoir un guide de couture, qui maintient notre couture à une certaine distance du bord ... si votre machine n'en a pas en option, nous vous conseillons de faire appel à vos talents de bricoleur pour en fabriquer un « maison », vous ne le regretterez pas ...
Nous allons détailler plus précisément le type D de couture que nous utilisons pour les yourtes et ses différentes étapes :
![]() |
etape 1 |
Première couture |
![]() |
etape 2 |
Deuxième couture |
On conseille, pour la plupart des parties du projet à confectionner, de réaliser préalablement un plan à plat, à l'échelle 1/10 ème ou 1/20 ème, on pourra ainsi optimiser les chutes de tissus et éviter de se perdre dans tous les morceaux découpés.
Quelques pistes pour la méthode utilisée pour les tipis et les toits de yourte :
- on détermine le périmètre du cercle haut (PI * 2 * R1, au niveau du tonoo pour les yourtes) et le périmètre du cercle bas (PI * Diamètre yourte ou tipi).
- Avec la hauteur du toit H, et à coup de cosinus de l'angle Beta (beta = 90°-pente du toit) (faire gaffe avec les degrés, les radians et les pourcentages ...), on obtient la distance, le long de la pente, entre le haut fictif de la structure et le cercle du haut (que nous notons r1), et celle entre le cercle du bas et le cercle du haut (que nous notons r2).
- Le plan à plat va donc ressembler à un anneau, de premier rayon r1 et de deuxième rayon (r1 + r2), mais pas entier, c'est-à-dire qu'il ne va pas faire un tour complet (donc 360°) mais seulement un angle alpha avec alpha = ( périmètre bas / ( (r1+r2) * 2 * PI ) ) * 360
- Ne pas oublier d'ajouter une dizaine de degrés pour le recouvrement d'une toile sur l'autre ...
Nous avons réalisé plusieurs programmes qui, en plus de donner les données constructives d'une yourte, donnent le plan de la toile du toit et de celle des murs (pour une yourte classique, une héliyourte ou une yourte escargoïdale), il sont téléchargeables à l'adresse ici ou là. Sinon, d'autres sites où vous trouverez des infos pour les plans de tipis (http://simplydifferently.org/Tipi) et de yourte (http://www.tig12.net/spip/Toit-de-la-yourte.html)
Nous le plan de toile de toit de notre première yourte, il ressemblait à peu près à ça ... yourte escargoïdale oblige ...
Une fois le plan réalisé, placer les laises de tissus en prenant en compte :
- des pertes dues aux coutures entre les laises, à déterminer en fonction de la largeur des coutures et du type de couture. Par exemple, pour nous, en choisissant de faire des coutures de type A d'environ 15 mm de largeur, avec des laises de tissus de largeur L = 1 m 10, nous nous retrouvons avec une largeur effective L' de laise, L' = L – 3 * (15 mm + marge d'erreur de 1 mm due à la longueur perdue dans les « virages » des coutures), c'est à dire 1 m et 62 mm.
- De l'écoulement de l'eau, pour cela on ne placera jamais une couture le long d'un rayon de notre anneau, cela donnerait une couture le long de la pente ou l'eau pourrait plus facilement s'infiltrer.
- On prendra soin d'optimiser les placements afin d'économiser les chutes de tissu. Pour cela, il peut être utile de réaliser un rapide plan de découpe des pièces le long du rouleau, en gardant toujours à l'esprit le sens du tissu, traité d'un côté.
Attention : Selon le type de couture choisi ainsi que la machine utilisée, on aura dans certains cas lors de la couture un décalage d'un tissu par rapport à l'autre, pouvant aller jusqu'à quelques cm par mètre de couture (un des tissus, celui de dessous souvent, va se faire entraîner plus vite ...). Si toutefois l'on n'arrive pas à résoudre ce problème (par le choix d'un autre type de couture où le premier passage sous la machine se fait avec le même tissu au dessus et en dessous, ou par le réglage de la pression du pied de biche ...), il faudra alors prendre en compte ce défaut en gardant des marges suffisantes.
Après on trace pour du vrai sur le rouleau (faire gaffe à l'envers et l'endroit ...) avec un crayon de papier ou une craie un peu grasse. On pourra se fabriquer un grand « compas » simplement avec une ficelle, une craie, et un « point fixe » pour le centre du cercle.
Une fois qu'on est bien sûr, (genre qu'on a pas oublié de laisser de la marge pour les ourlets du haut et du bas ...), on découpe et on numérote aussitôt les morceaux comme sur le plan, en gardant toujours la même notation comme noter à l'envers du tissu, avec une flèche indiquant le Nord (que l'on notera aussi sur le plan ...)