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La encore, plein de propositions ... coton, polyamide, polyester-coton, polyester ...
Le polyamide ne tient pas au soleil et va craquer. Le coton, non traité, va pourrir assez vite. Le polyester-coton peut paraître un bon compromis car il va durer plus longtemps et va gonfler en cas de pluie, empêchant les infiltrations par les coutures.
Le polyester est très résistant, mais assez statique, ce qui peut poser des problèmes avec des toiles statiques comme les toiles acrylique. Plusieurs distributeurs fournissent du fil traité hydrophobe (spécial voilerie, tente, plein air) de très bonne qualité : WR = Water Repelant.
A savoir, pour la couture d'une yourte complète, avec isolation ... 1500 m de fil suffiront aisément (il est malheureusement souvent impossible d'acheter un seul cône de fil à la fois ...).
Quelques fils polyester :
- Fil CXB20WR (1800 m) chez Bruneel (http://www.lefildevosidees.com/fil-travaux-lourds-fil-exterieur-impermeable-p-135.html?cPath=2_10)
- SERAFIL 20 (2500 m) chez Amann (http://www.amannfrance.com/fils-a-coudre-industriels/serafil.html)
- DURAFIL 20 (1500 m) chez SEMIC (http://www.mntl.fr)
Un fil polyester-coton :
- RASANT 20 WR (1500 m) chez Amann (http://www.amannfrance.com/fils-a-coudre-industriels/rasant.html)
Les toiles sont classés selon leur degré de traitement, on trouvera en général 3 catégories : les toiles non traitées, traitées 2I ou traitées 3I. 2I, ça veut dire Imperméabilisé et Imputrescible, donc ça ne laisse pas passer l'eau liquide et ça résiste aux moisissures. Si la toile est traitée 3I, le troisième I signifie Ignifugée, donc résistante au feu.
Cependant, sur des toiles coton ou poly-coton utilisées toute l'année en extérieur, le traitement va peu à peu perdre en efficacité. Il sera donc nécessaire de retraiter au bout de deux ou trois ans.
Pour retraiter une toile coton ou poly-coton, attention de ne pas utiliser de produits basiques car les traitements d'origine sont acides. Attention donc aux graisses animales contenues dans les feutres en contact avec la toile.
Avant de retraiter une toile, il est nécessaire de la laver (eau + savon de Marseille ou savon noir). Un traitement à base de Javel très dilué peut être appliqué ensuite avant de ré-impermabiliser.
On vous laisse avec très grande précaution une recette de mixture diffusée dans le magazine La Maison Écologique (Août-Septembre 2004) que nous n'avons pas nous même essayé (précisons que nous ne savons pas encore quelle surface de toile nous pouvons traiter avec cette recette) :
« Recette économique pour le traitement (extérieur uniquement) des toiles de coton :
- 5 L d'essence de térébenthine
- 15 L d'huile de lin
- 3 kg de cire d'abeille
- 2,5 kg d'oxyde de fer (attention, ça teint) ou de sulfate de cuivre
- 5 L de goudron de Norvège (en option car il sent très fort !)
Faire cuire l'huile de lin pendant 2 h puis ajouter l'oxyde de fer. Pendant ce temps, diluer la cire d'abeille dans la térébenthine le tout au bain-marie. Ajouter la térébenthine à chaud (attention, très inflammable !!!) dans l'huile chaude et mélanger. Appliquer la mixture chaude sur la toile un jour de grand soleil. Attention : uniquement pour le traitement extérieur de la toile ! »
Quelques remarques :
- l'essence de térébenthine sert à diluer le mélange pour une meilleure imprégnation et a aussi un effet fongicide.
- l'oxyde de fer et le sulfate de cuivre sont des fongicides
- l'huile de lin et la cire d'abeille, c'est pour le côté imperméabilisant, mais cela va rendre la toile sensible aux montages, démontages ... apparition de craquelures
- Faire chauffer le mélange sert à le diluer encore plus pour que ça rentre bien dans les fibres et à faire cuire l'huile de lin.
- pourquoi pas utiliser du sel de bore à la place des oxydes ??? peut être que ce dernier partirait plus facilement avec le passage de vapeur d'eau.
Témoignage d'un fabricant de yourte ayant testé cette recette
Si je suis un lecteur assidu de la revue Maison Ecologique, abonné depuis plusieurs années, cette recette n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux... J'ai essayé cette recette avec application lorsque cette revue l'a divulguée, voilà 7 ans. Heureusement sur une petite yourte ... Il m'a fallu jeter la toile sur laquelle j'avais fait cette essai.La couleur était couleur caca d'oiseau, très seyant... peut-être pour d'autres goûts que les miens. L'odeur était vraiment dégoûtante et très très tenace. Le toucher était poisseux.
Je pense que le traitement était peut-être efficace du point de vue de l'étanchéité et de l'imputrescibilité mais je ne l'ai pas testé dans la durée, les défauts cités plus hauts étaient pour moi vraiment rédhibitoire.
Cette expérience m'a coûté plusieurs dizaines de m2 de tissus et plusieurs journées de travail à la couture, pour la réalisation de la mixture et son application. A noter également que la préparation de cette mixture est vraiment dangereuse et à prendre au sérieux. Chauffer de la térébenthine ne se fait pas sans de grosses précautions (pas sur un feu au gaz ou avec flammes) et mettre de l'oxyde de fer dans de l'huile de lin chaude est à faire avec aussi de grandes précautions.
En bref, cette recette n'est pas un cadeau à faire...
Sinon, une autre piste : 4/5 huile de lin chaude, 1/5 de suif (http://www.onpeutlefaire.com/forum/index.php?showtopic=4798)
Et puis, si jamais votre yourte prend l'eau et qu'il faut agir d'urgence, le plus simple est de rajouter un pare-pluie sous la toile du toit ... ça coûte pas trop cher et c'est très efficace
Alors, en ce qui concerne le choix de la toile, les avis sont divers, souvent passionnés ... on va donc essayer d'y voir un peu plus clair ...
Quelles sont les principales propriétés recherchées pour une toile de yourte ?
- imperméabilité bien sûr, garantie dans le temps ou facilement retraitable
- respiration, c'est-à-dire une toile capable d'évacuer la vapeur d'eau (respiration, cuisine ...) et éviter ainsi au maximum la condensation au niveau de la toiture, et donc dans l'isolant
- longévité, il serait dommage de devoir refaire sa toiture chaque année ...
D'autres critères plus ou moins importants selon les envies, les sensibilités : la tenue au temps des couleurs, la fibre naturelle, donc « écologique » ???
Quelques précisions sur la mesure de l'imperméabilité d'une toile
Le Schmerber est une unité de mesure de l'imperméabilité d'un textile. Il correspond à la norme EN 20811 (ISO 811).
Pour un toit de 30 degrés sans isolant hydrophile en contact, 600 schmerber est suffisant. En contact, il vaut mieux adopter 1200 schmerber. Pour un mur, 400 est très efficace et permet la respiration de la structure.
Sous la pluie, la pression exercée par l'eau peut atteindre des valeurs allant de 13 000 Pa à 20 000 Pa (0,13 à 0,20 bar). Pour rester dans le domaine textile, cela correspond donc à une pression de 1 300 à 2 000 Schmerber.
1 Schmerber = 1 mm colonne d'eau = 10 Pa = 0,1 mbar.
1 300 Schmerber = 130 cm colonne d'eau = 13 000 Pa = 0,13 bar
Voyons donc les différentes toiles :
- La toile coton :
Se trouve sous des grammages de 450 à 600 g/m², environ 6-7 euros le m² en 2I (voir paragraphe suivant sur les traitements de toile) . (Astuce: pour reconnaître du coton, il faut brûler un bout de tissu; si celui-ci brûle comme du papier, avec une odeur similaire et en faisant de la cendre noire, il y a de grandes chances pour que l'on soit en présence de coton). Souvent choisie pour son côté naturel et traditionnel ... tout en sachant que le bilan écologique de la culture du coton est désastreux : culture OGM, engrais, assèchement des sols, monoculture, transport ...
C'est une toile très respirante, qui a un avantage majeur sur les toiles non naturelles : après couture, ses fibres se resserrent autour du fil, empêchant l'eau de s'infiltrer au niveau des trous de couture.
Elle est vendue traité 2I ou 3I (voir plus loin) mais aucune garantie sur la durée n'est fournie, cependant elle peut se retraiter facilement. Les traitements ne sont cependant pas neutres pour l'environnement et pour les habitants du logement en toile. Petit retour d'expérience : la toile, neuve, a une odeur extrêmement acide ... si jamais je me passe les doigts sur les yeux ou dans la bouche après avoir cousu, c'est l'horreur, ça brule ... à la fin d'un journée de couture, je n'ai plus d'empreintes digitales sur les doigts ... sympa, non ?
Au sujet de la durabilité justement ... si le coton est de bonne qualité, et que la toile est bien utilisée (utilisation en période chaude uniquement ou chauffage régulier en période humide pour sécher la toile), celle-ci peut résister sans problèmes.
Il sera donc peut-être intéressant de se pencher sur des toiles en coton BIO pour la qualité et le bilan écologique ... J'insiste sur le fait que le côté naturel joue un rôle très important, pour certains, dans le ressenti général de l'ambiance intérieur de la yourte ...
Nous même avions choisi au début de la toile coton 2I pour notre yourte ... au bout de deux hivers, nous voulions la retraiter mais le mal était déjà fait, l'humidité avait permis aux moisissures de s'installer dans les fibres ... apparitions de taches grises, fibres cassantes, formation de trous ... et une toile de yourte à la poubelle au bout de deux ans ...
- La toile Polyester-coton :
Se trouve sous des grammages plus faibles que celle de coton (200 à 400 g/m²), pour une aussi bonne résistance à la traction. La fibre polyester y est souvent présente en proportions équivalentes à la fibre coton : 50%-50%.
C'est une toile qui reste respirante, se referme encore bien au trou de l'aiguille pour la couture et qui a une longévité accrue par rapport au coton seul. Elle est très souvent vendue en couleur écrue.
Mêmes remarques sur les traitements que pour la toile coton.
- La toile acrylique :
Se trouve sous des grammages plus faibles, de 250 à 350 g/m², provient de l'industrie pétrolière. C'est la même toile que celle utilisé pour les stores, vérandas ...
Elle est fabriqué en France, par l'entreprise Dickson : http://www.dickson-constant.com/fr/FR/
C'est une toile dont on peu choisir le rapport imperméabilité/respirance à l'achat (si la toile se révèle être trop imperméable, il faudra veiller à trouver des solutions pour éviter la condensation sous toiture ... une idée intéressante est celle du dôme plexiglas au dessus de la yourte, qui joue le rôle de point froid, fait condenser l'eau et la rejette sur le toit).
Par exemple, pour une yourte, on peut utiliser une toile de la gamme Sunbrella Plus (schmerber de 1200 http://www.dickson-constant.com/fr/FR/3/tissu-technique/34/sunbrella-plus) pour le toit et une toile de la gamme Orchestra (schmerber de 350 http://www.dickson-constant.com/fr/FR/3/tissu-technique/1/orchestra) pour les murs.
Dans notre cas nous utilisons de la toile orchestra pour toute la yourte, toit et mur, et préférons compléter le manque d'impreméabilité en cas de très grosse pluie par la pose d'un pare pluie sous la toile de toit plutôt que d'utiliser une toile trop imperméable qui accentuerai les risques de condensation.
Elle est garantie 10 ans par le distributeur et présente une meilleure longévité sans être retraitée que le coton.
Elle bénéficie d'un label Oeko Tex 100, censé garantir la non-toxicité des tissus pour les utilisateurs (http://www.oeko-tex.com/oekotex100_public/index.asp?cls=03).
Cependant, le traitement principal de ces toiles est à base de nanoparticules de fluor, et c'est étrange, que ça passe à la trappe du label Okeo Tex : « Les toiles bénéficient du traitement Cleangard®, à base de nano-molécules de fluor, qui leur confère une résistance inégalée contre les taches, les corps gras et l'eau. »
Un large choix de coloris est disponible, dont la tenue dans le temps est stable parce que la toile est teintée dans la masse.
Il faudra cependant apporter un soin particulier aux coutures car cette toile inerte ne se referme pas autour des trous d'aiguilles ... on pourra utiliser des produits imperméabilisants pour les coutures ou du fil hydrophobe ou poly-coton.
- La bâche PVC :
Bâche très imperméable, qui sert en général pour faire le bas des murs de yourte, pour éviter toute remontée d'eau par capillarité. On ne l'utilisera cependant pas pour le toit ou le haut des murs car, bien qu'imperméable et solide, elle n'est absolument pas respirante et détail non négligeable, elle est très bruyante en cas de pluie ...
C'est la bâche classique des châpiteaux de cirque ...
On trouve aussi de la bâche PVC transparente (souvent appelé Cristal), qui peut être intégrée pour servir de fenêtres. Choisir une épaisseur minimum de 80/100.
Quelques distributeurs de toiles coton, poly-coton, pvc, acrylique :
- La Vieille Usine, à Bourg de Péage (26) http://www.vieilleusine.com/
- L'atelier des 3 Yourtes (35) http://www.yourtes.fr/
- L'atelier de Sellerie Jean Lehmann (67) http://www.tipi-tente.com
- L'association Terravenir http://www.terravenir.fr/tarifstoiles.html
- Dickson http://www.dickson-constant.com/fr/FR/
- Latim SAS http://www.latim.fr/
Quelques conseils généraux pour augmenter la longévité de vos toiles :
- ne placez pas vos habitats en toile sous des arbres, ni même à proximité d'arbres ... les feuilles, aiguilles, pollens sont autant d'ennemis pour votre toile, à moins de les enlever rapidement
- si votre habitat le permet, tournez chaque année la toile du toit (je n'ai pas dit retourner, mais tourner!!), pour que le côté qui ne voyait que le nord, et qui restait donc le plus humide, se retrouve au sud et donc aux rayons du soleil et inversement ...
- en hiver, déneiger dès que possible, la neige étant parfaite pour finir de virer les traitements qui rendent votre toile imperméable.
- si vous n'habitez pas dans votre yourte, tipi, chapiteau aux saisons humides ... démontez la toile et stockez là au sec
- retraitez vos toiles le plus souvent possible si elles sont en coton ou poly-coton : tous les deux ans maximum pour une toile coton en utilisation extérieure permanente.
Si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille d'aller lire :
- http://yurtao.canalblog.com/archives/2009/10/25/15559036.html
- http://www.terravenir.fr/toiles.html
- http://yourtes.net/materiaux.html#Les_toiles
Ici, on va parler couture, toile, tipi, yourtes, chapiteaux, machine à coudre, fils, aiguille, bâche ... bref de quoi se lancer avec quelques bases dans la couture de vos projets les plus fous d'habitats légers ...
Alors, tous à vos machines à coudre ...
Ces pages ont été remises à jour en avril 2014, suite à six années d'expériences et de nombreuses remarques constructives
<p>Alors, parlons un peu de choses floues ... qui est responsable de quoi, comment s'assurer, particulier et tobbeur, agit-on dans l'illégalité en faisant du torchis ... nous sommes allés fouiller dans les textes de loi et comme souvent, c'est incomplet et pas très clair.</p>
<p>Allons-y point par point, même si ça peut paraître dans le désordre :</p>
<p> </p>
<h3>Accident du travail</h3>
<p>Si le tobbeur se blesse pendant le chantier, on rentre dans le cas d'un accident du travail avec tous les droits que cela implique pour un salarié (<a href="http://www.ameli.fr/assures/droits-et-demarches/par-situation-medicale/vous-etes-victime-d-un-accident/que-faire-en-cas-d-8217-accident-du-travail/l-accident-du-travail.php" target="_blank">voir par là pour plus de précisions</a>).</p>
<p> </p>
<h3>Assurances</h3>
<p>Il est obligatoire que les deux parties aient une assurance reponsabilité civile, notamment pour les dommages causés aux tiers.</p>
<p>S'il s'agit d'une nouvelle construction, le particulier-employeur, avant le début du chantier se doit d'assurer son chantier (textes de loi <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=B2F88AB6D4C5D8F24716951829A8BA33.tpdjo01v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006157911&cidTexte=LEGITEXT000006073984&dateTexte=20090113" target="_blank">par là</a>).</p>
<p>Pour assurer le chantier, ainsi que les éventuels bénevoles qui pourraient venir donner un coup de main, vous pouvez choisir une assurance avec les castors.</p>
<p> </p>
<h3>Responsabilité</h3>
<p>Le code Civil, <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=36D2F78237E2683A5E91F4F4945468BA.tpdjo09v_1?idSectionTA=LEGISCTA000006136352&cidTexte=LEGITEXT000006070721&dateTexte=20100202" target="_blank">à l'article 1384 alinea 5</a>, précise que l'employeur (dans notre cas le particulier) est responsable "du dommage causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés" du moment que l'employé (dans notre cas le tobbeur) n'a pas agit en dehors de ses fonctions. Un <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Responsabilit%C3%A9_des_commettants_du_fait_de_leurs_pr%C3%A9pos%C3%A9s" target="_blank">article complet de wikipedia</a> expose ce principe. Cette loi est notamment applicable aux dommages causé par le Tobbeur envers les tiers (un exemple de contrat d'assurance qui en parle <a href="http://www.jolisome.info/spip.php?article58" target="_blank">par là</a>), ce qui souligne la responsabilité particulière du particulier-employeur par rapport au particulier qui fait appel à une entreprise.</p>
<p>En ce qui concerne les vices de construction et les différents dommages techniques, nous avons <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=F7ADBADDB86FD6C82EAF435C080814D0.tpdjo03v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006150293&cidTexte=LEGITEXT000006070721&dateTexte=20100203" target="_blank">l'article 1792 et suivants du Code Civil</a> qui nous disent que " Tout constructeur d'un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l'acquéreur de l'ouvrage, des dommages, même résultant d'un vice du sol, qui compromettent la solidité de l'ouvrage ou qui, l'affectant dans l'un de ses éléments constitutifs ou l'un de ses éléments d'équipement, le rendent impropre à sa destination.Une telle responsabilité n'a point lieu si le constructeur prouve que les dommages proviennent d'une cause étrangère.", cela pour une durée de 10 ans à partir de la fin du chantier et il est interdit que le constructeur se dégage de cette responsabilité par accord écrit ou oral. Que peut-on tirer de cette loi ? Entre autre que n'importe quel autoconstructeur, s'il vend sa maison avant 10 ans, peut voir sa responsabilité engagé par le nouveau propriétaire en cas de soucis.</p>
<p>Que penser de ces deux lois : d'un côté on serait tenté de penser que la première loi indique que le particulier, tel un patron, endosse toute les reponsabilités du tobbeur, tel un ouvrier, du moment que ce dernier agit sur les ordres du premier et uniquement dans le cadre de ses fonctions. Prenons un exemple : un maçon, patron d'une petite entreprise ordonne à un ouvrier de monter en mur en moellon, le mur s'écroule alors que le mur avait été correctement monté, la responsabilité du patron est alors en jeu, car il n'avait pas vérifié par exemple la stabilité des fondations. D'un autre côté, si jamais cela se passe mal entre un tobbeur et un particulier au point que cela se termine au tribunal (espérons que cela ne se passe jamais), on peut penser que le tribunal va forcément chercher la responsabilité du tobbeur en tant que constructeur.</p>
<p>Le <a href="http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F597.xhtml" target="_blank">site officiel de l'administration française</a> (c'est donc du sérieux) écrit noir sur blanc que le particulier-employeur est seul responsable des travaux ainsi que de la sécurité sur son chantier.</p>
<p>Ces articles de loi ne sont pas là pour vous faire peur mais juste pour donner un aperçu de la complexité du cadre juridique en matière de responsabilité ... Il est cependant souhaitable d'établir entre le Tobbeur et le particulier une relation basée sur la confiance. Dans certains cas, lorsque le tobbeur a d'avantages de compétences que son employeur dans un domaine, il est normal que le tobbeur se sente responsable de son travail en mettant tout en oeuvre pour éviter les dommages futurs de sa construction.</p>
<h3> </h3>
<h3>DTU, Normes et Avis Techniques</h3>
<p>Le respect des DTU (Documents Techniques Unifiés) et avis techniques pour construire n'est pas une obligation légale (de toute façon, vu le prix d'accès à ces documents, il ferait beau voir que ça soit légalement obligatoire). Cependant ces documents, sont considérés par les assureurs et les tribunaux comme un concentré des règles de l'art des techniques de la construction. Un assureur assurera plus difficilement un ouvrage non réalisé suivant les DTU (notamment dans le cas de l'autoconstruction) et essayera de mettre en avant la non-conformité aux DTU en cas de dommages ou de litiges. Dans le cas où l'affaire serait porté au tribunal, nous avons trouvé un cas de jurisprudence où la non-conformité à une norme AFNOR dans le domaine de la construction n'a pas été un argument recevable lors d'un procès. Nous rappelons cependant qu'une grande majorité des techniques d'écoconstruction ne sont pas couvertes par des DTU ou des avis techniques et qu'il n'est heureusement pas illégal de construire une maison en botte de paille ou un mur en bois cordé ...</p>