Après on met la porte, aahhhh, la porte...
Dans un magnifique cadre réalisé avec beaucoup de soin par notre amie Pendule (qui, elle, construit plutôt des bateaux), on dépose la porte délicieusement conçue et confectionnée par nos camarades Nono et Julien (qui, eux, ont plutôt l'habitude de faire des calculs...) Le principe de la porte? Triple épaisseur de bois (planche douglas) avec recouvrement de tous les raccords, double vitrage pour les lucarnes et... Une petite porte pour les lutins, qui s'ouvre à l'intérieur de la grande! Et voilà ce que ça donne:
Du Sel de Bore et de l'Huile de Lin
Quand on met du temps et de l'amour à donner naissance à un nouveau petit être des forêts, on a envie que ça dure. Pour cela on choisit de lui donner ce dont il a besoin pour s'épanouir et assurer sa pérennité. Des traitements du bois naturels bien entendu, qui donnent à l'ensemble un éclat rayonnant et une odeur divine. Bon n'en faisons pas trop non plus...
Les boiseries sont d'abord passées au Sel de Bore, poudre diluée dans de l'eau et appliquée au pulvérisateur en deux couches. Le sel de Bore lutte contre les attaques d'insectes et de larves en tout genre. Hélas, le sel de bore est un produit non renouvelable. Il est extrait de carrière de sel et son utilisation peut être contestée. Il peut aussi être critiqué en raison des borates qu'il contient, et qui sont parfois pointées du doigt. Nous avons fait des tests de zone sans sel de bore. Nous vous tiendrons au courant. Ensuite, le bois est nourri et protégé de l'humidité avec de l'Huile de Lin et protégé des moisissures avec de l'essence de térébenthine (35 à 50% de térébenthine). Ces traitements sont appliqués avant la pose du torchis pour que toutes les surfaces boisées en reçoivent. On repasse une petite couche d'Huile de lin/essence de térébenthine après les finitions et hop, tout beau tout propre!
Les pièces de bois qui risquent le plus d'être humide (sous plancher) peuvent être enduites de solution contenant plutôt 50% de térébenthine. Pour les autres pièces, une solution à 35 % suffit. Si l'on s'aperçoit que le bois est trop sec après la première, il est nécessaire de ressortir le pinceau et se remettre à l'oeuvre. Le sel de bore ne doit pas être mis sur les pièces de métal qu'il ferait rouiller.
Enduits intérieurs, du bien fini et de la lumière!
Ça va faire un peu plus d'un mois que le torchis est fini. On peut attaquer les enduits intérieurs pour enfin pouvoir aménager la maisonnette. Le torchis est bien sec en surface, il s'effrite un peu, c'est normal. Les brins de paille sortent plus qu'au début, c'est normal. Quelques brins d'herbe ont germé et s'érigent fièrement de la surface murale, c'est à peu près normal.
Pour poser l'enduit (on choisit un enduit sable, c'est beau), on humidifie toujours un peu la surface au pulvérisateur (avec de l'eau!), puis on commence par passer une fine couche de lait de chaux (chaux hydraulique très diluée, on doit avoir une consistance de crème très liquide: 1 volume de chaux, 1 volume d'eau). On l'applique au pinceau au fur et à mesure qu'on avance l'enduit, car ça sèche très vite et il faut appliquer l'enduit sur une surface humide.
L'enduit est gâché dans la brouette. Au menu, 3 volumes de sable pas trop fin ni trop gros, 2 volumes de chaux, 1 volume d'eau. La consistance est parfaite. L'enduit se travaille à la truelle ou encore mieux, directement au gant, avec le dos de la main. On projette une poignée d'enduit contre le mur, on le fait bien pénétrer dans les trous préalablement réalisés dans la surface en torchis, puis on lisse avec le dos de la main. On recouvre ainsi assez vite toute la surface à couvrir, c'est un vrai plaisir. Au séchage on s'aperçoit que la chaux traditionnelle en séchant devient un peu grisâtre. Pas de panique, un petit lait de chaux blanche agrémenté de quelques cuillerées de pigments jaune safran et le tour est joué. On ne perd rien de la texture, mais la couleur et ravissante. Voilà un intérieur bien fini, on ne voit plus ni les fissures du mur, ni les petits espaces de jour entre les boiseries. On est content!
Et après, que du bonheur, on aménage et on glisse plein de surprises!
Là, au pied de l'arbre, sous le plancher, y'a une ptite cave pour mettre beurre et fromage!
Et là regarde, une banquette-coffre qui fait rangement à l'abri des souris.
Oh... Un hamac à bois au-dessus du poêle pour le faire sécher tranquille.
Les couverts sont suspendus à des clous, ils ont troué leurs couverts! Et les ptites étagères à bocaux là.
Elle tournicote cette échelle pour accéder là haut, aux couchages...
L'évier est taillé dans un bloc de granit! Et y'a des bocaux pris dans les murs, on peut les ouvrir pour ranger nos brosses à dent.
Pour tout ce qui est enduits extérieurs, on attend encore un peu. En attendant, on vit et on s'approprie ce petit bout de forêt en se laissant apprivoiser par tous ses habitants. La souris et l'oiseau vivent désormais avec nous, enfin, nous vivons avec eux. Le vieux chêne, lui, s'invite tous les jours à notre table.
Alors... La cabane et tous ses petits habitants lancent un grand merci à tous ceux qui ont participé de près loin à cette belle aventure, et les attends, bientôt, pour d'autres projets fous!