En attendant on isole la toiture: sur les plafonds, toile de jute, mortier chaux sciure paille, lame d'air, volige, là on peut marcher.

Maintenant il faut laisser au torchis le temps de sécher avant de poser les enduits. On s'attaque donc à la toiture. Ce fameux toit en hélice avec le vieux chêne qui le traverse. Le plafond a été posé, fixé sous les chevrons, formant donc des coffres comme pour les planchers. Autour de l'arbre, on a laissé un débattement de 10-15 cm environ pour que, avec le vent, il puisse bouger sans appuyer sur le toit. On procède alors comme pour les planchers pour isoler le toit. On prend quand même le soin d'agrafer de la toile de jute au dessus du plafond pour éviter qu'une fois sec l'isolant ne tombe entre les planches qui risquent de s'écarter un peu.

 

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L'isolation est préparée suivant la même recette que précédemment, et est posée de la même manière, pas trop liquide, et en veillant à laisser une lame d'air de 3 à 4 cm. Le mieux est de laisser sécher ce mortier avant la pose de la volige. Comme pour les plancher, on ne le fait pas. On visse donc la volige (18 mm d'épaisseur) sur les chevrons. Là aussi, on aurait pu clouer pour économiser des vis. Le toit est déjà beau comme ça, et on peut désormais y marcher sans crainte.

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Couverture du toit. Sur volige: pare pluie, pas troué attention, lattes contre lattes, bardeaux.

On poursuit avec la couverture du toit. On hésite entre une toiture végétalisée, mais le toit n'est pas vraiment prévu pour, ou les bardeaux de bois, même si à certains endroits la pente n'est clairement pas suffisante (on conseille une pente de 35° minimum pour des bardeaux sciés!). On part alors sur l'idée des bardeaux, en sachant bien qu'ainsi la couverture ne serait pas suffisante pour assurer 100% de l'étanchéité.

On se voit donc forcé d'utiliser un pare-pluie, revêtement très couramment utilisé. Ce textile doit être posé sur toute la surface de toit en évitant au maximum de le perforer par des clous ou des vis. On le pose donc simplement sur les voliges, en l'agrafant sur les bandes de recouvrement. Sur les bords du toit, les vis qui viennent fixer les lattes servent aussi à fixer le pare pluie.

Les lattes (30 x 30 mm) sont espacées de 50 cm environ, et vissées seulement aux extrémités, pour ne pas trouer le pare pluie. Les contre lattes, de même section, viennent se visser dessus, espacées de 20 cm environ. Et la structure est prête pour accueillir les bardeaux.

10000000000001A60000011A48E2A18CAprès s'être débattu un moment avec un coutre (outil traditionnel utilisé pour fendre bardeaux et piquets, composé d'une lame horizontale et d'un manche vertical) bricolé avec de la ferraille de récup, on abandonne l'idée des bardeaux fendus maison en châtaignier, on opte pour de la simple planche de douglas (25 mm), débitée en bardeaux de 40 à 60 cm de long, et biseautés sur le devant. Leur durée de vie en est donc amoindrie mais nous ne craignons plus vraiment la pluie de par la présence du pare pluie...

On visse les bardeaux sur les contre lattes en partant du bas du toit. Les bardeaux de la troisième rangée doivent se superposer légèrement aux bardeaux de la première rangée, et ainsi de suite (recouvrement de 2,6), car on les décale d'une demi-largeur à chaque fois, comme pour des tuiles traditionnelles. Et c'est de toute beauté! Placés aléatoirement, les bardeaux de tailles différentes rythment la toiture avec beaucoup d'élégance.

 

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Étanchéité et protection du toit.

1000000000000233000001A63A96A102Et autour de l'arbre alors? Ça c'est une bonne question... Cette question on la tourne plusieurs fois dans nos têtes et puisallez, on se lance.

La stratégie est la suivante: Isoler l'espace d'abord, en enfermant dans de la bâche plastique une bonne brassée de laine de mouton. Assurer l'étanchéité ensuite du mieux qu'on peut. On fixe tout d'abord deux épaisseurs de parepluie qui se superposent de façon à ce l'eau qui ruisselle sur le toit au-dessus ne tombe pas dans le trou. Le textile est donc relevé le long de l'arbre pour que l'eau de pluie suive son chemin de part et d'autre du tronc et s'écoule sur la deuxième couche qui la ramène sur le toit en dessous. Le pare-pluie est alors serré autour de l'arbre à l'aide d'un élastique de chambre à air nouée qui le maintient en place et dérive une partie de l'eau qui ruisselle sur le tronc. Problème suivant: L'eau qui ruisselle le long du tronc coule dans les reliefs de l'écorce, et même un peu sous l'écorce (gros problème du chêne, ça aurait été plus facile avec un hêtre!). Il faut donc dériver cette eau par absorption ou capillarité. On choisit de coincer, entre la chambre à air et le tronc, des petites éponges plates qui se gorgent d'eau et qui la restituent, à saturation, sur le pare pluie. Enfin, on limite au maximum cette eau de ruissellement en enroulant autour du tronc, en amont de la grosse corde de marin. Là, quelques tours sont nécessaires. L'eau y est aspirée et ruisselle ensuite le long de ses extrémités, directement sur le toit.

Pourquoi tant de mal? Plusieurs raisons nous guident vers ces choix: Il est tout d'abord proscrit de serrer quoi que ce soit d'inélastique autour d'un tronc d'arbre; En effet, la sève circulant sur la périphérie, on bloque ainsi l'approvisionnement en sève et nutriments, ce qui provoque la mort lente de l'arbre. Ce n'est pas ce qu'on veut.

Autre critère: On veut éviter les produits dégueulasses comme la mousse de polyuréthane...

Par temps de très grosses pluies, l'eau suinte quand même en passant sous l'écorce mais on l'accepte...