Qui dit montants dit fenêtres, double vitrage sur châssis de récup ou sur mesure maison!

Toute une aventure que de monter des baies en double vitrage sur des pauvres vieux châssis de récup... Des vieilles fenêtres sont achetées à la brocante ou trouvées de ci de là, et doivent d'abord être réparées, décapées et enduites de sel de bore puis d'huile de lin. Après, il faut trouver les verres d'une épaisseur correcte (entre 2 et 5mm de préférence), les découper aux dimensions correctes, et les monter sur les cadres d'une façon correcte.

Pour préparer les châssis, on en laisse quelques-uns tels quels, avec la feuillure pour le verre d'un côté et la moulure oblique de l'autre. Pour des verres pas trop épais, ça passe, c'est juste un peu difficile d'aller fixer la vitre avec les clous de vitrier. Pour les autres, il faut faire une feuillure du côté où il n'y en a pas. On fait ça avec la défonceuse, et ça se fait très bien. En plus si c'est bien fait, ça permet de récupérer le gauchissement du bois donc la planéité de la feuillure. Enfin, pour éviter la condensation entre les deux vitres (apparition de buée pas facile à enlever), on perce plusieurs trous qui permettront à l'air extérieur de circuler dans l'espace inter vitres ( 4 ou 6 trous de 4mm de diamètre environ pour une vitre de 0,09m²...)

Après on découpe les vitres sur mesure. On a testé diverses techniques, celle qui semble le mieux fonctionner, c'est à la roulette diamant, avec lubrification à l'eau. Tracer la ligne à l'aide d'un guide bien droit, attention, un seul passage, avec un bon marquage sur l'entrée et la sortie, le tout sous une petite flaque d'eau (mouillage uniforme). Ensuite on pose la ligne sur deux allumettes, et d'un coup sec en appuyant sur toute la surface on casse le verre en deux. C'est déjà nettement plus chaud pour des formes particulières, genre triangles ou polygones, mais pour des rectangles, c'est facile.

10000000000001E0000001689685FFAF 1000000000000230000001A4954A3991

 

La pose se fait enfin classiquement avec du mastic de vitrier à l'huile de lin, à étaler dans la feuillure, après on présente le verre, on presse de tous les côtés, ça vomit un peu mais pour le premier verre on découpe le bourlet pour l'enlever. A l'extérieur on lisse le joint, on plante quelques clous et le tour est joué. Pour la deuxième vitre (double vitrage), c'est un peu plus délicat car une fois qu'elle est posée, c'est définitif, on ne peut plus nettoyer, on ne peut plus enlever le surplus de mastic, alors il faut y aller avec modération, et bien nettoyer le verre avant de le poser.

Il est très important d'avoir un joint complètement étanche du côté intérieur de la fenêtre pour éviter tout problème de condensation. Il faut aussi retirer 3mm sur toutes les vitres pour permettre au boit des fenêtres de jouer avec le temps. Avec la gravité, les vitres peuvent descendre, il faut donc les plaquer contre le futur montant bas, ou bien placer les clous bien au contact du verre.

On réalise aussi quelques menuiseries sur mesure pour adapter les vitres aux formes vraiment spéciales (du panoramique au patchwork et à l'accordéoniste...). Allé, ça suffit pour les fenêtres.

 

Mise en place des fenêtres, canisses et poêle à bois!

Alors là, les montants étant prêts à les recevoir, on vient fixer les fenêtres. Le but: Les mettre droites sans vriller le cadre pour ne pas affecter leur ouverture, et sans vis apparentes, cela pour celles qui s'ouvrent. Pour les châssis fixes sans ouverture, on n'est pas obligé de les mettre droits et au contraire, on peut composer avec l'inclinaison des baies pour rythmer la façade. Et on ne s'est pas gêné !

L'intérêt d'utiliser des troncs en symétriques (coupé en deux) autour du châssis, c'est de composer avec du bois identique en fibre et en humidité. Lors de son futur séchage, la fenêtre risque moins de se voiler. Il faut aussi penser à laisser un peu de jeu sur les côtés du châssis, et le fixer en laissant libre le déplacement horizontal. Ainsi... pas de problème de fenêtre qui ne se ferme plus avec le temps.

Après ça on comble tous les espaces vides (entre les poteaux, poutres, montants, colombes, fenêtres...) par un tressage de canisses pour supporter le torchis; Les canisses sont d'abord désossées pour en sortir les tiges de roseau, puis une à une sont agrafées au bois en vertical et horizontal pour créer un maillage. On conseille pour l'espacement des tiges de former des carrés dans lesquels la main peut toujours passer, c'est bien pratique pour la pose du torchis. On plante aussi des clous (tous les 5cm) sur toutes les surfaces des pièces structurelles qui recevront du torchis pour renforcer l'adhérence des murs sur le bois. Le torchis en séchant, va se désolidariser du bois, mais pas des clous ni des roseaux.

10000000000001E0000002802C250C28  10000000000001E000000280BF532D70  100000000000015800000197B2775703 

Et hop, c'est là qu'on installe le petit poêle à bois, trônant comme un chef au milieu du plancher. Un ptit café?! On se sent déjà « chez nous »!

10000000000001E00000016815007C1D